vendredi 22 février 2013

Le Vinyle dicte son tempo à l'heure du numérique


Aussi implacable qu’inéluctable, l'avènement du numérique devait, aux yeux de nombre d’observateurs, sonner le glas de l’intégralité des supports analogiques. Un discours ambiant qui prédisait, par là même, la disparition du disque vinyle, victime de la volonté manifeste des industriels de minimiser, puis de réduire à néant les supports musicaux.

Un état de fait allant de mal en pis aux oreilles des mélomanes, pour qui cette fuite en avant technologique coïncide avec l’effritement continu de la qualité sonore des oeuvres musicales
A l’heure où l’impression 3D tend à se démocratiser, le disque vinyle entend évoluer en harmonie avec son temps en y puisant un second souffle novateur.

Amanda Ghascaci du site de partage créatif instructables.com a ainsi conçu une technique qui érige le disque vinyle comme la tête de proue d’une expérience aussi unique que saisissante. Un concept révolutionnaire qui va à l’encontre de la logique immatérielle qui prévaut actuellement: à savoir convertir des fichiers digitaux en 33 tours que l’on peut faire tourner sur une platine classique.




La jeune femme a imprimé un disque depuis une imprimante Object Connex500, technologie qui utilise une résine durcie aux UV et qui affiche une des meilleures résolutions actuellement disponibles sur le marché. 


Résultat, une impression entre 10 et 20 fois moins fidèle qu’un disque vinyle classique, alors que le son affiche une fréquence d'échantillonnages de 11 kHz (soit ¼ de celui d’un MP3) et 5 à 6 bits de résolution, contre 16 pour le MP3.
Un résultat loin d'être détonant mais qui augure d’une nouvelle complémentarité entre l’analogique et le numérique. 




Et pour cause, cette technique, une fois affinée, permet d’entrevoir de multiples possibilités.
Pourquoi ne pas imaginer, dans un proche avenir, la présence de distributeurs installés chez des disquaires qui fabriqueront des vinyles sur-mesure?





lundi 3 décembre 2012

Le son analogique du vinyle par rapport au son numérique (MP3, CD, DVD), quelle différence ?

En quoi distingue-t-on un enregistrement analogique d’un enregistrement numérique, y a-t-il une réelle différence entre la qualité sonore d’un MP3 ou d’un CD et celle d’un disque vinyle, qu’en est-il de la notion de Haute Fidélité ? 

Pour comprendre ce qui différencie le son émis par un disque vinyle de celui d’un MP3 ou d’un CD et pour comprendre pourquoi les accros de la galette ont tendance à préférer leur 33 tours aux musiques numérisées, il faut avant tout s’intéresser à la comparaison entre un enregistrement analogique (33 tours, 45 tours, 78 tours) et un enregistrement numérique (MP3, CD).

Si le son d’origine provient par définition d’un enregistrement analogique (courbe sinusoïdale noire sur le schéma), l’enregistrement numérique lui est différent (courbes rose et orange) puisqu’il consiste à capter le signal analogique par à-coups, comme une série de clichés ultra rapides. Pour l’enregistrement d’un CD par exemple, le signal analogique sera capté 44.100 fois par secondes pour être retranscrit en un son numérique (44,1 KHz). Chaque à-coup capté étant ensuite mesuré avec exactitude pour être mis en correspondance avec une valeur de l’amplitude sonore (un CD standard de 16bits compte 65.536 valeurs d’amplitude sonore différentes).



Le format numérique MP3 est basé sur ce même principe d’échantillonnage de l’onde sonore. Son avantage est clair car la compression effectuée permet  de réduire l’espace de données de 4 à 12 fois par rapport à un enregistrement analogique. S’il est donc beaucoup moins volumineux, cette diminution de l’espace de stockage n’est cependant pas sans conséquences. En effet, en réduisant la retranscription du signal sonore au seuil de perceptibilité de l’oreille humaine, le MP3 s’inscrit plus dans une logique de ressemblance que d’exactitude (certaines fréquences inaudibles pour une oreille humain et d’autres simultanées seront entièrement supprimées du fichier). L’onde sonore n’étant pas intégrée dans son intégralité dans le cas d’un enregistrement numérique comme le MP3, on pourrait donc évoquer la notion de qualité partielle du son.

De son côté, le disque vinyle est constitué de sillons (les nombreux cercles que l’on distingue sur la surface) dans lesquels la forme originale de l’onde sonore est reproduite à l’identique par un jeu de gravure. Ici et contrairement au format MP3, il n’y a donc absolument aucune déperdition car chaque valeur est intégrée au moment de l’enregistrement. Le signal sonore de l’enregistrement d’un vinyle est donc beaucoup plus précis, plus entier et cela se traduit dans la richesse du son.          

Sur le plan de la retranscription du signal sonore, on peut donc affirmer que le disque vinyle offre un son d’une qualité supérieure à n’importe quel autre enregistrement numérique. Car comparer le vinyle, le CD et le MP3, c’est un peu comme comparer le reflet d’une personne dans le miroir à une photo d’identité et un portrait caricatural. La caricature contient tout juste assez de traits pour pouvoir reconnaître la personne, la photo d’identité paraît plus réelle mais masque certains aspects, le miroir lui est le seul à retranscrire l’entière vérité.

La perte de fidélité à la source des nouveaux supports numériques n’est elle donc pas, au même titre que le piratage, l’une des causes de la baisse des transactions dans le monde de la musique (moins de sensation = moins d’émotion = moins de monde chez les disquaires) ?

Une chose est sûre, les fans de vinyle ne le sont pas par simple nostalgie, ils ne s’accrochent pas à leurs 33 tours uniquement pour le souffle ou les petits bruits de craquement typiques..c’est avant tout la qualité du son émis par le vinyle qui entre en compte dans le choix de ce support. 


jeudi 15 novembre 2012

Avec Dyskograf, dessiner c’est sampler !

Dyskograf : une nouvelle “vinyl-innovation” qui permet de créer des morceaux en dessinant directement sur le disque

Dyskograf

Le disque vinyle n’en finira pas de ressortir de nos tiroirs, surtout si l’on en croit sa capacité d’adaptation face aux nouvelles technologies. Preuve à l’appui, Avoka nous propose une toute nouvelle façon d’utiliser le microsillon au travers du projet Dyskograf - son lecteur de disques graphiques. Mais qu’entend-on au juste par “lecteur de disques graphiques” ? En fait, tout dépend de ce que vous voudrez bien y dessiner...



dyskograf Dyskograf, c’est d’abord une platine spécifique sur laquelle tourne un vinyle en carton. Spécifique car l’habituelle tête de lecture en diamant est ici substituée par une caméra..caméra qui est elle-même reliée à un logiciel de retranscription. Ensuite Dyskograf, c’est prendre un feutre, tracer quelques points, vagues ou gribouillages sur le vinyle en carton, poser le disque sur la table tournante, et puis entendre sa création.



dyskograf Résultat à l’écoute, chaque point tracé, chaque gribouillis gribouillé est traduit par un son via le dispositif caméra-logiciel de la platine. Ainsi de par son fonctionnement cyclique continu, le vinyle cartonné permet de créer des morceaux electro rythmés en fonction du style, de l’emplacement et de l’espacement des graphies apposées par le dessinateur. Dyskograf laisse donc aussi bien place à l’aléa musical qu’aux samples parfaitement structurés, pourvu que votre instinct de dessinateur/compositeur vous guide dans votre création !


Voici un aperçu du projet Dyskograf en vidéo :